Pour accompagner la sortie de son premier album en 2014, le duo Royal Blood a profité de son succès pour prolonger sa tournée pendant très longtemps. Trop longtemps, peut-être : deux ans et demi à jouer les dix morceaux de son répertoire. Fin 2015, ces deux Anglais font un de leur dernier concert au festival Austin City Limits et décident de clôturer ce chapitre de manière théâtrale.

“Je n’avais jamais détruit d’instrument de toute ma vie, se souvient le chanteur et bassiste Mike Kerr, et je voulais voir ce que ça faisait. Après cette tournée, j’ai explosé ma basse. Ça m’a fait du bien d’avoir ce moment de folie.”

La même fureur qu’en studio

Cette spontanéité a toujours été au cœur de leur musique, davantage guidée par l’instinct que par une mûre réflexion qui pourrait inhiber leurs envies. Des Arctic Monkeys aux Foo Fighters en passant par Jimmy Page, les amateurs de rock ébouriffant sont impressionnés par leur son brut, qui fait souffler des ouragans soniques sans oublier d’injecter des mélodies. Le plus étonnant, c’est que tout ce raffut n’est créé que par deux personnes, un simple duo basse/batterie. Contrairement à d’autres groupes qui s’agrandissent pour les besoins du live, ils restent en tête à tête sur scène et parviennent à dégager la même fureur qu’en studio.

Une fois rentrés chez eux, à Brighton, l’envie de jouer en concert revient les démanger rapidement. Pour écrire de nouvelles chansons, ils décident de changer d’air.

“On a choisi d’aller à Los Angeles et à Nashville pour composer, explique le batteur Ben Thatcher. Ce sont deux villes qui ont un riche passé musical et on a beaucoup d’amis qui y habitent. C’était sympa d’être là-bas, même si au final elles ne nous ont pas vraiment inspirés.”

En revanche, Vinyl, la série de HBO sur la scène new-yorkaise de la fin des seventies, leur inspire le morceau Where Are You Now ?

“Tenter tout ce que l’on voulait”

Si leur premier album a été conçu pour être joué à deux, ils s’ouvrent à d’autres idées pendant ce voyage. “Avant, on suivait des règles bien précises, continue Ben, mais cette fois c’était tout le contraire. On s’est dit qu’on pouvait tenter tout ce qu’on voulait.” Ils s’essaient à des styles différents et ajoutent même d’autres musiciens à leur duo. Le résultat n’est pas concluant, donc ils reviennent à ce qu’ils maîtrisent déjà, qui correspond mieux à leur songwriting : un rock à l’énergie primitive, porté par une batterie titanesque et par une basse triturée par des pédales d’effets pour décupler son impact.

En moins de trente-cinq minutes, les dix chansons musclées de How Did We Get So Dark ? vont droit au but. On pense parfois à une version bodybuildée de Supergrass, à Muse sur quelques passages boursouflés, mais surtout à du Queens Of The Stone Age juvénile et british. A eux deux, Royal Blood incarnent la relève de la bande à Josh Homme pour leur mélange abrasif de stoner, de hard-rock et de blues revisité.

concerts le 31 octobre à Toulouse, le 9 novembre à Paris (Zénith)


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